De la grossesse au post-partum… le désenchantement
Prise de poids, seins gonflés, vergetures… ma première grossesse a chamboulé mon corps. Pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi belle qu’enceinte, particulièrement au dernier trimestre, lorsque je portais fièrement un joli ventre rond !
Si les premiers mois n’ont pas été une partie de plaisir à cause des nausées et de la fatigue permanente, le reste de ma grossesse s’est déroulé parfaitement et je me suis même sentie incroyablement bien dans ma peau.
Je me suis sentie plus femme que jamais, avec ce corps tout en courbes douces, la peau et les cheveux brillants et mon entourage aux petits soins.
Après la naissance de ma fille, ça a été une autre histoire.
L’accouchement a été très difficile et j’ai du subir une épisiotomie qui m’a beaucoup marqué. Les jours suivants, j’ai terriblement souffert et je détestait ce corps que je ne reconnaissais pas et qui me dégoûtait.
Épuisée par le manque de sommeil, je ne me sentais aucune énergie, moi qui avait continué à pratiquer le sport jusqu’au neuvième mois !
Les premières semaines de vie de Johanna, les choses ne se sont pas arrangées.
Allaitant ma fille, j’avais l’impression que mon corps et ma poitrine étaient à sa disposition permanente. Qu’il ne m’appartenait plus.
Les kilos que j’avais pris pendant la grossesse semblaient ne pas vouloir me quitter, et l’allaitement me donnant faim je mangeais tout ce qui me passait sous la main, ce qui évidemment ne m’aidait pas à retrouver la ligne.
Et pour couronner le tout, je me suis mis à perdre les cheveux, par poignées entières lorsque je voulais me faire un shampoing ou les brosser énergiquement. Je n’osais même plus me coiffer de peur de me retrouver chauve !
J’ai trouvé cette période extrêmement dure. Non seulement je ne reconnaissait plus ce corps dont j’avais la sensation qu’il ne m’appartenait plus, mais je n’avais pas une seconde à moi pour m’en occuper et essayer d’inverser la tendance !
Fatiguée par des nuits sans sommeil, il me fallait être en permanence à la disposition de ma fille qui tétait goulûment presque toutes les heures et mon conjoint avait repris le travail à temps plein et ne m’était pas d’une grande aide la journée.
En plus, il me reprochait à demi-mots de ne pas prendre assez soin de moi et même s’il prenait sur lui pour ne pas me mettre la pression à ce sujet, je sentais qu’il brûlait d’impatience de pouvoir reprendre une vie sexuelle avec moi alors que c’était la dernière chose qui me faisait envie !
Je me sentais tout sauf désirable, je n’avais pas envie de faire cet effort et j’avais l’impression que cette partie de mon corps qui autrefois avait été intime, était aujourd’hui comme une plaie béante qui avait été exposée à tous.
Trouver du temps pour soi
C’est en parlant avec une amie que j’ai compris que je devais trouver une solution et penser à nouveau à mon bien-être si je voulais me sentir bien également en tant que mère et que femme.
Elle m’a avoué être elle aussi passé par là et m’a été d’une grande aide. J’ai décidé d’introduire des biberons de mon lait tiré pour nourrir ma fille et m’octroyer ainsi des moments rien que pour moi en la confiant à ma mère ou à mon mari le week-end.
Je me suis inscrite à un cours de pilates qui a été une vraie révélation pour moi, me permettant de reprendre mon corps en main tout en douceur et j’ai eu un vrai coup de coeur pour cette discipline. J’ai aussi commencé ma rééducation du périnée en parallèle et j’ai eu la chance de tomber sur une sage-femme très compréhensive qui a su me rassurer et me redonner confiance en moi au niveau sexuel.
Peu à peu, en prenant davantage soin de moi, j’ai retrouvé de l’assurance et par la même occasion, mon mari…
Nous avons pris du temps pour nous et recommencé à sortir en amoureux et dans la même lancée notre vie intime…
Quelques mois plus tard mes cheveux ont enfin cessé de tomber et un tour chez le coiffeur pour oser un joli carré m’a réconcilié avec mon reflet dans le miroir.
Se réapproprier son corps
Tout cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il m’a fallu du temps et du travail sur moi pour accepter ce nouveau corps, celui d’une mère, d’une femme qui avait donné la vie.
Aujourd’hui je ne suis plus exactement celle que j’étais avant de donner naissance à ma fille, mais j’ai appris à m’aimer à nouveau.
Je suis certaine que beaucoup de jeunes mamans connaissent ou ont connu ce même sentiment de se retrouver dans un corps qui vous est inconnu.
Ne baissez pas les bras, vous aurez besoin de ce corps comme un allié dans votre vie de mère, apprenez à l’aimer et à vous en occuper, peut-être différemment.
Et surtout, n’hésitez pas à en parler autour de vous, vous n’êtes pas seules et vous trouverez sûrement comme moi de l’aide pour vous aider à vous le réapproprier.
Julie. A
Propos recueillis et retranscris par Tous parents